22/06/17
Sciences et technologie
Daniel Riveline, directeur de recherche CNRS , fondateur et responsable du master de physique cellulaire de l’Université de Strasbourg, et Karsten Kruse, professeur à l’Université de Genève, co-signent une publication démontrant l’importance de former une nouvelle génération de scientifiques « bilingues », capables de travailler à l’interface entre la physique et la biologie. Cet article qui parait jeudi 22 juin 2017 dans le journal Trends in Cell Biology propose des stratégies innovantes pour former ces jeunes chercheurs.
La physique du vivant requiert des personnes capables de travailler à cette interface nouvelle, avec des connaissances profondes en physique et en biologie. Selon les deux auteurs, il faut aller plus loin que la simple collaboration et la création d’équipes mixtes pour que les échanges scientifiques soient féconds. Il s’agit de former des traducteurs – au sens des langues vivantes – capables de reformuler un phénomène biologique spécifique dans un langage de physicien, et vice versa.
Des diplômes internationaux pour former à une double culture scientifique
Daniel Riveline et Karsten Kruse proposent que les jeunes scientifiques en formation acquièrent dans un premier temps une spécialité, une identité scientifique, durant leurs quatre premières années d’études au moins. Il faut maitriser un domaine, en apprécier les enjeux et perspectives avant de se former à l’interdisciplinarité. L’objectif n’est donc pas de devenir spécialiste d’un autre domaine, mais bien de comprendre et de traduire les notions d’un champ à l’autre, en étudiant avec patience des exemples simples, et pertinents pour la biologie, dans chaque discipline.
Plusieurs institutions et sites scientifiques proposent déjà ce type de formations. C’est le cas par exemple de l’année à plein temps du master de physique cellulaire de l’Université de Strasbourg, lancé en 2015 et soutenu par le Programme d’investissements d’avenir, des écoles d’été à Woods Hole ou Cold Spring Harbor aux Etats-Unis et au MechanoBiology Institute à Singapour. L’idée est de répandre et de généraliser ce type d’initiatives pour faire émerger une nouvelle génération de scientifiques avec cette double culture, et d’envisager des diplômes internationaux d’un nouveau genre.
Pour en savoir plus lire le communiqué de presse