09/06/21
Sciences et technologie
Une image d’un pan du ciel, prise 4 200 mètres au-dessus du Pacifique, avec le Canada France-Hawaii-Telescope. Une image destinée au calendrier annuel de l’observatoire, mais qui a été l’objet d’une étude scientifique fructueuse. Une image qui illustre un mode d’observation en vogue : l’imagerie « profonde » au service de l’exploration des objets diffus de l’Univers, à la lumière étendue mais ténue. Un des objectifs majeurs de ce type d’imagerie : dépister les débris des rencontres galactiques passées et en cours, pour mieux comprendre la croissance des galaxies.
Une image dite « en vraies couleurs », certes avivées par l’astrophysicien afin d’y révéler des nuances de température et d’âge : le bleu des étoiles les plus chaudes et jeunes, le rouge des populations stellaires plus froides et vieilles, le marron des régions assombries par des nuages de poussière, là où naissent étoiles et planètes. Et ce noir, si important en astronomie : le noir des images du ciel qui signale l’absence de sources suffisamment brillantes pour être détectées, mais aussi l’énergie noire qui gouverne l’expansion de l’univers, la matière noire qui explique le mouvement des étoiles dans les galaxies ou les trous noirs dont la lumière ne peut s’échapper.
Un paradoxe lui est associé, celui de la nuit noire : selon lequel elle ne devrait pas exister puisque, dans un Univers quasi infini, de chaque direction d’observation devrait venir un rayon lumineux d’un astre plus ou moins lointain. Sauf que l’Univers a un âge fini (13,8 milliards d’années), et que le rayon lumineux n’a pas toujours le temps de nous parvenir.
- Retrouvez l'intégralité de cet article de Pierre-Alain Duc, directeur de l'Observatoire astronomique de Strasbourg, sur theconversation.com
- Pour aller plus loin lire aussi notre article : "Une découverte astronomique dans un calendrier"