Lancé en octobre 2016 à Freiburg, le cluster transfrontalier de Recherche en durabilité du Rhin supérieur fête ses deux ans d’existence. Même si les premiers financements qui lui ont été alloués pour son fonctionnement vont prendre fin, ce réseau en pleine extension va continuer à se développer à la faveur des nouvelles opportunités qui se présenteront.
15/11/2018
Quoi ?
Le cluster trinational de Recherche en durabilité du Rhin supérieur, lancé grâce à un financement Interreg V, a pour but de renforcer les échanges autour de la recherche sur la durabilité. « L’idée étant de structurer et de coordonner les moyens à un niveau trinational, créer une dynamique globale et monter des projets communs », explique Stéphane Vuilleumier, chercheur dans l’unité Génétique moléculaire, génomique, microbiologie qui co-pilote le cluster à Strasbourg avec Philippe Hamman, chercheur au sein de l’unité Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe. Le cluster comprend cinq axes thématiques de recherche : multiculturalisme et plurilinguisme, gestion des ressources, énergie, gouvernance, transformation et innovation.
Qui ?
Piloté par les universités de Basel et Freiburg, le cluster associe les universités membres d'Eucor – le Campus européen (Bâle, Freiburg, Karlsruhe, Mulhouse et Strasbourg) et celle de Coblence-Landau, le CNRS, ainsi que nombre de hautes écoles et instituts d’enseignement et de recherche. Soit, au total, une centaine de chercheurs impliqués dont 16 de Strasbourg et 6 facilitateurs embauchés sur le projet pour animer le réseau.
Quels projets ?
Rencontres, ateliers thématiques, publications communes… le cluster permet de mettre en relation ses membres pour faire naître de nouveaux projets interdisciplinaires et transfrontaliers. À ce jour, une douzaine de projets ont été montés. Certains sont en cours, à l’image du projet Sumo piloté par Karlsruhe, qui s’intéresse à la mobilité urbaine et la gestion du trafic. D’autres débuteront en 2019, comme Res-TMO, qui portera sur la question des énergies renouvelables dans la région du Rhin supérieur. D’autres encore sont en cours de validation, tel Navebgo, qui concerne les produits phytosanitaires, leur impact sur les ressources en eau, et l’élaboration de solutions innovantes pour les limiter.
Une conférence internationale sur la durabilité
Les 27 et 28 septembre derniers, le cluster a organisé une conférence de deux jours au Palais universitaire sur la thématique de la durabilité. 200 participants sont venus assister à plus de 30 présentations proposées autour de différents sujets comme la gestion de l’eau, la biodiversité et le concept de durabilité. Le tout, sans se limiter au territoire du Rhin Supérieur, avec notamment la participation de chercheurs du Canada ou de l’Inde. « Nous avons réussi à démontrer que cette thématique est porteuse », se réjouit Stéphane Vuilleumier.
Et après ?
À la fin du financement, le 31 décembre, le réseau va faire face à différents défis, l’un eux étant de trouver de nouvelles sources de soutien, avec une piste du côté du Campus européen, pour qui la durabilité compte parmi les quatre priorités identifiées. « Une de nos problématiques consistera aussi à trouver comment passer d’un noyau trinational à un niveau européen », précise Philippe Hamman. « Nous voulons vraiment montrer la plus-value de l’interaction, créer une activité pérenne à la hauteur des enjeux environnementaux auxquels nous devons faire face aujourd’hui, et monter en puissance en profitant de la dynamique existante », conclut Stéphane Vuilleumier. Un travail qui s’inscrit à la fois dans l’urgence et le temps long.
Marion Riegert
Côté chiffres (2018)
Good to know
• 3,3 millions d’euros de budget (dont la moitié du Fonds européen de développement économique et régional).
• 100 chercheurs issus de l’ensemble des établissements d’enseignement et de recherche du Rhin supérieur, dont 16 de l’Université de Strasbourg pour 8 unités mixtes de recherche Unistra-CNRS et 2 partenaires associés (ENGEES et INSA).
• 5 axes thématiques dont deux portés par l’Université de Strasbourg : multiculturalisme et plurilinguisme, gestion des ressources, énergie, gouvernance (resp., Philippe Hamman), et transformation et innovation (resp., Stéphane Vuilleumier).
• 17 groupes de travail pluridisciplinaires.