Les chercheurs anglo-saxons qualifient les opiacés de friendmies : des "amis-ennemis" de la douleur. En effet, leur fonctionnement sur l'organisme est ambigu. À ce jour, l'administration d'opiacés reste le moyen le plus efficace de traiter des douleurs intenses. Mais leur utilisation prolongée entraine un certain nombre d'effets secondaires, notamment la tolérance (accoutumance) de l'organisme qui réclame des doses plus fortes, et paradoxalement une hypersensibilité à la douleur (hyperalgésie).
Depuis une quinzaine d'années, le biologiste Frédéric Simonin étudie avec ses collaborateurs le rapport entre la douleur et ces puissants anti-douleurs. Il a découvert, sur le rat et la souris, comment bloquer des récepteurs couplés aux protéines G (RCP-G), pour réduire l'hyperalgésie induite en réaction aux opioïdes. Développé avec la Satt-Conectus Alsace, le projet THIAPO-2 mené notamment par l'équipe de Frédéric Simonin, permet d'élaborer de nouvelles molécules pour réduire les effets secondaires de l'administration d'opiacés.