Tête casquée ou tête bandée, choisir c’est se protéger

26/06/2017

La chaleur est accablante, les couches de vêtements tombent et plus que jamais vous hésitez à mettre votre casque avant d’enfourcher votre vélo, s’il n’a pas déjà disparu sous la poussière au fond d’un placard… Réjouissez-vous, des chercheurs du laboratoire ICube vous proposent une alternative plus commode : un bandeau.

Jugé encombrant, inconfortable voire même ridicule, beaucoup d’usagers du biclou choisissent tout bonnement de faire l’impasse sur un équipement pourtant considéré comme indispensable : le casque. « 80% des cyclistes n’en portent pas », regrette Rémy Willinger. Biomécanicien au laboratoire ICube, il connaît mieux que quiconque les dangers de cette négligence banale. Avec son équipe, le chercheur a développé un modèle numérique de la tête humaine capable de prédire les blessures pour un choc donné. Les résultats sont édifiants. « Dès un choc à 10 km/h, les traumatismes peuvent être très importants, insiste Rémy Willinger. Nos modèles numériques montrent très bien que la tête est une structure particulièrement fragile. » 10 km/h, c’est la vitesse à laquelle une tête heurte le sol si on se laisse choir droit comme un « i » sans opposer de résistance. 10 km/h, c’est aussi à peine plus que l’allure d’un footing…

Quand légèreté rime avec protection

L’équation est donc la suivante : comment convaincre les irréductibles réfractaires au casque de protéger leur crâne ? Avec le soutien de la fondation Maif, Rémy Willinger et son équipe ont mis au point un bandeau de protection qui se veut le compromis idéal entre confort et sécurité. Pesant moins de 100 g et épais de 13 mm, l’objet est suffisamment souple pour se plier et tenir dans une poche, mais « assure tout de même une protection optimale de la tête en cas de chocs allant jusqu’à 16 km/h », fait valoir le chercheur. Fruit d’un travail de recherche de deux ans au cours duquel beaucoup de matériaux ont été testés, le bandeau est constitué d’une multicouche de polyuréthane viscoélastique. Mou au toucher, il durcit en cas de choc.
Mais pourquoi un bandeau ? « La forme découle d’un constat simple, indique Rémy Willinger. Les études d’accidentologie montrent que dans 93 % des cas de traumatismes crâniens de cyclistes, c’est le côté du crâne qui est touché et très rarement le sommet. »

Le casque a fait ses preuves

Pour le chercheur, il ne faut pas pour autant jeter le casque aux orties, bien au contraire. Ceux pour qui la sécurité passe avant l’esthétique et le confort auront tout intérêt à privilégier le casque qui, plus épais, « protège des chocs allant jusqu’à 20 km/h et reste donc la meilleure protection. »

Pour les réfractaires du couvre-chef, le bandeau, en enveloppant les parties les plus vulnérables de la tête, constitue néanmoins un bon compromis pour se protéger à vélo, mais aussi lors d’activités telles que le skateboard, le ski ou même la randonnée. Cerise sur le gâteau, ce bandeau commercialisé par la marque Okyl est personnalisable. Encore une bonne raison de l’adopter.

Ronan Rousseau

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