La plateforme d’imagerie en microscopie électronique installée sur le campus de l’Esplanade va s’enrichir d’un appareil de congélation à haute pression dans les mois qui viennent. Frank Pfrieger, son directeur scientifique, nous a ouvert les portes de ce laboratoire de l’infiniment petit.
18/04/2018
Dans une ambiance de vaisseau spatial avec des écrans dignes de Star Trek, Cathy Royer, ingénieur d’études de la plateforme, est installée devant le microscope électronique à balayage. « Il permet d’observer les surfaces d’échantillons très diverses comme celles de cellules en culture, des yeux de mouches ou les graines de café moulu. »
Pendant ce temps, Valérie Demais, responsable technique de la plateforme, est à pied d’œuvre dans une autre pièce, plus sombre, où trône le second appareil de la plateforme : le microscope électronique par transmission. « On y observe des coupes ultrafines de tissus. Le microscope permet de voir à l’intérieur des cellules, d’observer les structures avec un grossissement maximum de 200 000 fois.»
Les plastiques de marchepieds de 4X4
Insectes, cellules, matériaux, nanoparticules… la plateforme ouverte à tous, chercheurs, privés comme académiques, accueille actuellement une trentaine de projets nationaux et internationaux. « J’ai par exemple observé des cochenilles responsables de la transmission d’un virus aux pieds de vigne. Nous nous sommes ainsi rendus compte que le virus était véhiculé via la pièce buccale », raconte Cathy Royer qui précise qu’elle analyse également pour des dentistes des membranes à implanter dans la mâchoire en cas d’abcès.
« Nous avons aussi regardé des plastiques de marchepieds de 4X4 pour déterminer le plus résistant », sourit Valérie Demais. Une collaboration est également prévue avec le Musée de zoologie et des archéologues pour réaliser un atlas des coquilles d’œufs afin de comparer les coquilles fossiles trouvées lors de fouilles à celles d’oiseaux modernes et d’identifier leur provenance. Compter environ 100 euros pour une séance de visualisation et d’analyse des images par nos deux spécialistes.
Côté projet, la plateforme, autonome financièrement, est en train de se doter d’un appareil de congélation à haute pression grâce à l'aide du CNRS et du Rotary Club. Il permettra de préparer les échantillons sans y introduire des artéfacts comme lors de la fixation chimique. « Il y a beaucoup d’applications par exemple pour le cerveau, cela permettra d’avoir une nouvelle vue sur les tissus nerveux et leurs changements pathologiques», détaille Frank Pfrieger qui précise que cette acquisition devrait coûter plus de 200 000 €.
Marion Riegert
Pour aller plus loin, lire aussi notre article sur les recherches de Frank Pfrieger : "Comprendre les cellules gliales pour lutter contre les maladies neurodégénératives".