Zoom sur trois lauréats des prix de thèse 2019

Récompensé par le prix de la Fondation Université de Strasbourg, Romain Pertschi a fait sa thèse au sein de l’Institut de chimie. Son sujet ? L’élaboration d’hétérocycles complexes par ammoniumation catalysée à l’or. « Notre but est d’élaborer de nouvelles méthodes de synthèse de molécules organiques. Dans le cadre de ma thèse, j’ai développé des réactions en cascade qui permettent de passer d’une molécule simple à une molécule complexe en une étape. » Une économie d’étapes de synthèse intéressante en chimie verte ainsi que pour la découverte et le développement de nouveaux médicaments car elle permet notamment de faciliter leur accès et d’en diminuer les coûts de production. L’or est ici utilisé en très faible quantité comme catalyseur et permet de promouvoir la réaction d’ammoniumation. « C’est-à-dire que l’or va activer deux atomes de carbone connectés entre eux par trois liaisons appelées des alcynes. Cela va permettre de former, par réaction avec un atome d’azote présent dans le milieu réactionnel, un composé chimique appelé ammonium, qui déclenche une cascade de transformations chimiques. » Actuellement en post-doctorat à l’Université de Genève, Romain Pertschi a troqué l’or pour le ruthénium toujours dans le domaine de la chimie organique et de la catalyse. Ce prix de thèse est pour lui une fierté et « une reconnaissance des travaux réalisés avec toute l’équipe. »

Autre domaine, autre sujet, Mohamed Hedi Ben Malek, doctorant dans l’unité mixte de recherche Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie, a été récompensé par le prix de la commission de la recherche de l’Université de Strasbourg pour sa thèse, « Comment dater les évènements futurs ? Exploration des processus de localisation temporelle des événements autobiographiques chez le sujet sain et dans la schizophrénie. » Objectif : en savoir plus sur les processus cognitifs impliqués et voir comment ils sont altérés dans la schizophrénie. Pour ce faire, une étude est réalisée sur 30 patients souffrant de schizophrénie et 30 sans pathologie. « Je leur ai demandé de dire à haute voix toutes les pensées qui traversaient leur esprit en essayant de dater une série d’évènements personnels vécus dans le passé et qui pourraient se produire dans l’avenir », explique Mohamed Hedi Ben Malek qui observe ainsi des différences au niveau du cheminement mental. « Les personnes souffrant de schizophrénie se reposent sur des informations plus générales comme des périodes de vie. » Cibler les processus de localisation temporelle des évènements pourrait aider ces patients à mieux se projeter et organiser leurs projets de vie. « Je suis très honoré par ce prix de thèse qui met en avant les travaux de l’équipe. Ce prix peut également être un atout dans ma carrière de chercheur », conclut le doctorant qui officie depuis la fin de sa thèse comme consultant pour la Fondation européenne de la science.

Marion Riegert