23/09/16
Vie et santé
Alors que le futur insectarium de l’IBMC sort de terre, Jean-Luc Imler ne cache pas un sentiment d’excitation. Le chercheur, à la fois responsable scientifique du projet et directeur de l’unité propre de recherche du CNRS « Réponse immunitaire et développement chez les insectes » (Ridi), a de quoi se réjouir. Une fois achevé, cet insectarium dernier cri permettra aux scientifiques de travailler dans des laboratoires de haute sécurité biologique. Et cela change tout…
Sas chimiques, mise en dépression et filtration de l’air intérieur… Le futur insectarium de l’IBMC ne fera l’impasse sur aucune des normes internationales de confinement. Et pour cause ! Ce laboratoire de niveau P3 abritera des moustiques vecteurs de pathogènes humains tels que l’agent du paludisme chez l’homme mais aussi des virus comme celui de la dengue, du chikungunya ou encore Zika. En les manipulant dans des conditions de sécurité optimales, les chercheurs du Ridi entendent comprendre de quelle façon ces pathogènes infectent les moustiques et comment ces derniers se défendent, des études essentielles pour développer de nouveaux moyens de lutte.
Les scientifiques vont pouvoir donner un second souffle à leurs recherches. « Une de nos équipes travaille sur l’immunité antivirale de la drosophile depuis une dizaine d’années, explique Jean-Luc Imler. Nous avons déjà fait plusieurs découvertes sur les mécanismes de résistance aux virus qui touchent cette mouche. Nos travaux suggéraient que des mécanismes identiques existaient chez les moustiques. Malheureusement, faute d’espaces confinés, nous ne pouvions pas vérifier nos hypothèses sur des moustiques porteurs de virus dangereux pour l’homme. »