Parmi plus de 100 événements organisés partout en Europe, c’est à Strasbourg, ville « transfrontalière et humaniste » que le Conseil européen de la recherche (ERC) a choisi de célébrer ses dix ans, ce mercredi 15 mars. Carlos Moedas, Jean-Pierre Bourguignon et Thierry Mandon s'y sont donné rendez-vous pour témoigner leur attachement à une recherche européenne et rendre hommage aux 45 lauréats ERC du site alsacien. Un événement national pour faire le bilan, parler d’avenir et découvrir la diversité des projets. Retour sur les échanges de cette journée exceptionnelle organisée par l’Université de Strasbourg, le CNRS et l’Inserm à l’Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires.
16/03/2017
Sommaire
Retour en images sur les 10 ans de l'ERC
Focus sur les échanges de l'après-midi
« Pour la première fois, on me donne véritablement une marque de confiance. J’ai une flexibilité, une capacité d’action. Je n’ai pas besoin de justifier chaque centime à chaque instant. » Christian Bonah, lauréat d’une bourse ERC Advanced Grant en 2016, voit dans le Conseil européen de la recherche une véritable chance à saisir. « Pouvoir travailler cinq ans sur un projet est un énorme privilège en sciences humaines et sociales. »
Les autres lauréats ERC qui l’accompagnent dans cette table ronde partagent également ce sentiment. « C’est une reconnaissance internationale pour nos recherches », ajoute Hélène Puccio, lauréate d’une bourse ERC Starting Grant en 2007. Pour le chercheur franco-norvégien Thomas Ebbesen, cette initiative européenne offre une grande liberté, un ingrédient essentiel pour repousser les frontières de la science. « J’ai pu développer des projets exploratoires qui, aujourd’hui, ouvrent de nouvelles voies de recherche. »
Persévérance
Une fois obtenue, la bourse ERC n’impose que peu de contraintes administratives aux récipiendaires. Pourtant, le taux de sélection drastique peut dissuader certains de tenter leur chance. « Vous pouvez déposer un très beau projet et ne pas décrocher une bourse ERC du premier coup. Cela a été le cas pour moi. Pour autant, il ne faut pas se décourager mais continuer à essayer. » C’est le lauréat du prestigieux prix Kavli qui le dit. « C’est avant tout l’originalité et l’excellence du projet qui sont au cœur de l’évaluation », selon Thomas Ebbesen.
Les lauréats, réunis pour partager leur expérience, encouragent leurs jeunes collègues à soumettre des projets à l’ERC. Pour Hélène Puccio, il s’agit même aller plus loin. « Il faut former nos doctorants et nos étudiants en master à écrire des projets, à défendre leurs idées. » L’enjeu : leur donner les armes qui leur permettront de tirer leur épingle du jeu dans un climat de recherche devenu très concurrentiel.
Arme politique
En conclusion de cette journée anniversaire, Alain Beretz, ancien président de l’Université de Strasbourg, aujourd’hui directeur général à l’innovation et à la recherche, tient à souligner « un avant et un après ERC » et insiste : « L’ERC est un modèle qu’il faut exploiter. Son exigence, sa simplicité, son dynamisme doivent nous inspirer […] C’est une arme politique qu’il faut utiliser. » Même son de cloche pour Michel Deneken qui en profite pour rappeler qu’il faut « continuer à assurer les outils de l’excellence aux jeunes comme aux confirmés. »