29/01/18
Prix/distinctions Vie et santé
Joseph Schacherer, chercheur au laboratoire de Génétique Moléculaire, Génomique et Microbiologie (GMGM), vient d’obtenir une bourse ERC (European Research Council) dans la catégorie « Consolidator ». Grâce à ce soutien, il va pouvoir démarrer un projet visant à mieux étudier les bases génétiques qui font de nous des êtres uniques et si différents.
Il est évident pour tout le monde que toute espèce est composée d’individus divers et variés. Au sein d’une population, les individus présentent par exemples une variabilité en termes de morphologie, croissance, physiologie, comportements et susceptibilités à certaines maladie. L’origine de cette diversité de phénotypes, c’est-à-dire des caractères observables d’un individu, reste toutefois encore très énigmatique. Une partie de cette variation est évidemment liée au patrimoine génétique de chacun. Cependant la relation existant entre phénotypes et patrimoines génétiques restent très mal comprise et continue de tarauder les spécialistes en génétique. « Ce sont des liens qu’on essaye de démêler depuis longtemps, mais cela reste un défi car l’architecture génétique derrière un caractère est souvent très complexe », explique le professeur de génétique et génomique à l’Université de Strasbourg.
La majorité des caractères sont en effet la résultante d’une combinaison d’un certain nombre d’allèles ou de mutations. C’est notamment le cas d’un grand nombre de maladies génétiques comme la maladie de Crohn, le diabète de type 2 et de nombreux cancers. « Il faut savoir qu’il y a plus de 60 mutations qui ont été identifiés comme étant impliquées dans la maladie de Crohn, souligne Joseph Schacherer. Chaque mutation participe à la maladie à un niveau pouvant être très faible. Donc, même si vous possédez une des mutations, la probabilité de développer la maladie reste faible. »