Découverte inédite en Egypte grâce à une méthode de fouilles innovante

13/12/18

À la une Sciences humaines et sociales 

Une stèle et deux sarcophages de la 18ème dynastie ont été découverts début novembre par le professeur Frédéric Colin et son équipe près de Louxor en Égypte dans le cadre d’une mission conjointe avec l’Institut français d’archéologie orientale. Dévoilée au public égyptien et international par le biais des médias samedi 24 novembre, cette découverte majeure a fait le tour du monde. Frédéric Colin partage avec nous depuis la nécropole thébaine, ses premières analyses et surtout son enthousiasme.
« Cette découverte est importante à plusieurs points de vue, d’une part parce qu’elle est le résultat de l’utilisation d’une méthode innovante de production et d’enregistrement des données de fouilles et d’autre part par l’histoire exceptionnelle des objets mis au jour », détaille le directeur de l’institut d’égyptologie de l’université de Strasbourg. Avant de partir sur le terrain, Frédéric Colin a effectué un gros travail bibliographique sur une zone déjà bien connue et remarquée depuis le 18ème siècle : une des plus grandes tombes égyptiennes, la tombe de Padiamenopé. « A partir d’un bilan bibliographique complet, on établit une liste de questions scientifiques à résoudre. En plus de ce travail, nous avons élaboré une méthode innovante d’étude sur le terrain. Nous avons systématiquement modélisé la stratigraphie des différentes couches fouillées ». Cela permet de garder une trace de ce qui est détruit et surtout de construire des modèles en trois dimensions des données produites sur le terrain. « On pourra reconstituer virtuellement la zone de fouille en la présentant au public sur internet », ajoute le scientifique. Reconstituer les zones de fouille en 3D Et les fouilles se sont révélées fructueuses très rapidement – en trois semaines à peine -. « Ce qui me ravit personnellement, c’est que ce que j’espérais trouver après, peut-être, plusieurs campagnes de terrain a commencé à apparaître dès les premières semaines de fouille ! Cette première opération de diagnostic est un succès et fait la preuve de concept de notre méthode », s’enthousiasme le chercheur. Les différents objets découverts sont eux aussi exceptionnels et rares. Leur histoire aussi ! En plus d’une stèle de calcaire datant de la 18e dynastie, les archéologues ont trouvé deux sarcophages et leurs momies remarquablement bien conservés. Fait remarquable, ces sarcophages n’ont pas été trouvés dans leurs tombes d’origine. Les morts ont été probablement ré-emballés et ré-inhumés. « Un prêtre du 7ème siècle avant JC avait entrepris de faire construire un temple funéraire dans cette zone. Les bâtisseurs de son monument ont très probablement perturbé des tombes anciennes, dont ils ont ré-enterré les défunts lors d’une étape de leur chantier, plus de 800 ans après leur décès ». Les méthodes d’enregistrement des données permettront d’étayer la reconstitution de ces pratiques funéraires peu connues.

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