28/06/19
À la une Sciences humaines et sociales
Face à cette polémique récurrente, une question se pose : doit-on attendre des citoyens qu’ils aient démontré leur pleine citoyenneté, selon les normes républicaines, avant de pouvoir contribuer au commun ? Ou, pour le dire autrement, peut-on envisager cette question sous l’angle de la participation sociale ?
« Pas de voile ou alors pas de goûter »
Prenons un cas qui apparaît comme particulièrement emblématique. À l’invitation d’une déléguée de parents d’élèves, fin novembre 2013, Nadia propose d’aider à la préparation du goûter de Noël d’une école élémentaire, à Méru, dans l’Oise.
Sachant que dans une autre école de la ville, une mère avait été écartée d’une sortie scolaire en raison de son foulard, elle prend les devants et va voir la directrice, « pour lui demander si [son] voile poserait problème », la réponse est « pas de voile ou alors pas de goûter ».
Une pétition de soutien circule, signée aussi par des mères non musulmanes. La directrice annule le grand goûter devant rassembler tous les enfants et des parents, en le remplaçant par un petit goûter dans chaque classe, donc sans parents. Soulignant qu’elle veut « s’investir dans la vie des établissements [que ses enfants] fréquentent », Nadia ajoute qu’elle a « vécu cette affaire dans la souffrance ».
- Retrouvez l'intégralité de cet article d'Anne-Sophie Lamine, chercheuse au sein de l'unité mixte de recherche Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (Sage), sur theconversation.com
- Pour aller plus loin lire aussi notre article : "Penser la radicalité au-delà de la religion".