17/04/20
Droit, économie et gestion
Quelle surprise pour les passeurs de frontières quotidiens entre Strasbourg et Kehl le 16 mars 2020 : la frontière est fermée par des barrières et des policiers. Une expérience radicale à une frontière qui avait été complètement transformée par la libre circulation, au point de laisser passer poussettes, joggeurs et tram par-dessus le Rhin et développer un seul jardin sur ses deux rives. En une nuit de mars, cet espace symbole de la construction européenne fait un retour vers les antiques frontières, celles qui découpaient les souverainetés de part et d’autre du Rhin. Le souvenir d’une frontière douloureuse, qui se déplaça plusieurs fois au cours des deux siècles derniers, remonte à la surface…
La frontière : un espace à nouveau contrôlé
Il n’est pas étrange de voir renaître un contrôle national de la frontière d’un État, comme le concède d’ailleurs la Commission européenne depuis le 20 mars 2020. Reste à savoir pourquoi. Après avoir expliqué que les contrôles visaient à éviter l’entrée des Français risquant de dévaliser les rayons des supermarchés allemands, ce qui paraissait clairement disproportionné, la fermeture de la frontière fut justifiée par la nécessaire protection de la population allemande contre le virus potentiellement porté par des personnes provenant d’une zone à risque, le grand Est.
- Retrouvez l'intégralité de cet article de Frédérique Berrod, professeure de droit public, Birte Wassenberg, professeure en histoire contemporaine et Morgane Chovet, doctorante contractuelle en droit de l'Union européenne à l'Université de Strasbourg, dans theconversation.com