12/06/20
Sciences et technologie
Lors du mégaséisme à Sumatra en 2004, la faille a rompu sur une longueur supérieure à 1 300 km pendant une dizaine de minutes. Ce séisme a généré un tsunami atteignant localement les 30 mètres de hauteur, qui a considérablement étendu la région affectée par le séisme et causé plus de 220 000 victimes dans 14 pays sur le pourtour de l’océan Indien. Bien que le tsunami ait pris plusieurs heures pour atteindre certaines régions comme en Inde ou au Sri Lanka, la plupart des victimes n’ont pas été prévenues du danger. Quinze ans après le séisme de Sumatra, les systèmes d’alerte permettent aujourd’hui de limiter l’impact des tremblements de terre.
Comment développons-nous les nouveaux systèmes d’alerte sismiques et tsunamis, permettant de se mettre à l’abri rapidement ? Une des clés est d’avoir accès à des données sismologiques en temps réel.
Alerter de l’arrivée d’un tsunami grâce aux ondes sismiques
Le séisme de Sumatra en 2004 a donné un coup d’accélérateur au développement de méthodes d’alerte tsunami : c’était la première fois qu’un tremblement de terre d’une telle ampleur était mesuré par un réseau de sismomètres modernes, avec des données ouvertes et disponibles en temps réel. La rupture sismique était d’une dimension tellement importante qu’il a fallu plusieurs heures pour déterminer sa magnitude (sa taille).
Lorsqu’un séisme a lieu sous l’océan, le plancher océanique se déplace, ce qui peut engendrer un tsunami. Mais les ondes sismiques se propagent beaucoup plus rapidement dans la Terre solide qu’un tsunami ne se déplace en pleine mer – au moins 40 fois plus vite, si on considère les ondes les plus rapides. On peut donc détecter ces ondes avant que le tsunami n’atteigne la côte, et obtenir rapidement une information sur le caractère « tsunamigénique » du séisme. L’occurrence d’un tsunami peut ensuite être vérifiée par des bouées en pleine mer mesurant la hauteur des vagues.
- Retrouvez l'intégralité de cet article de Zacharie Duputel Sismologue à l'Institut de physique du globe de Strasbourg sur theconversation.com