05/01/21
Vie et santé
La période actuelle est troublée par des attentats, dont celui qui a touché Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie en région parisienne, mais également par les répercussions de la pandémie liée à la Covid-19. Dans ce contexte anxiogène, de nombreux repères sont bouleversés pour chacun d’entre nous et de nombreux questionnements autour de potentielles conséquences psychotraumatiques apparaissent, notamment auprès des enfants.
Un événement traumatique est défini comme un événement où une personne se trouve confrontée à la mort, ou à la peur de mourir. Chaque personne réagit différemment à cette exposition, selon son histoire personnelle, en particulier s’il existe des antécédents d’exposition à des événements traumatiques.
La répercussion sera aussi très différente selon que la personne a été directement exposée ou non, et selon la nature de l’événement (attentats, pandémie, accident de la route…). Les jours qui suivent l’exposition, il est normal de présenter des réactions émotionnelles intenses.
Ainsi, des manifestations cliniques inhabituelles peuvent apparaître telles que des réactions de sursaut, d’hyper-réactivité à des bruits pouvant rappeler l’événement, mais également des reviviscences sous la forme de flash-back ou de cauchemars, ainsi que des comportements d’évitement de certaines situations en lien avec l’événement.
Chez le très jeune enfant, nous pouvons également observer des comportements de régression (par exemple, l’enfant refait pipi au lit ou reparle comme un bébé, l’enfant présente des difficultés à s’endormir seul…) et/ou de collage (l’enfant a besoin d’une présence constante et ne peut pas se séparer de son parent, par exemple si celui-ci veut prendre une douche).
Ces réactions sont secondaires à une activation des mécanismes de survie qui permettent habituellement de fuir face à un danger. Dans la majorité des cas, elles disparaîtront progressivement avec le retour à un environnement habituel et sécurisé.
Durant le premier mois, ces manifestations sont normales. Par contre, si ces signes cliniques persistent et ont des répercussions sur le quotidien de l’enfant, cela est pathologique et l’on parle alors de Trouble de Stress post-traumatique (TSPT). Le TSPT traduit une persistance de l’activation des mécanismes de stress alors que le danger a disparu.
- Retrouvez l'intégralité de cet article de Julie Rolling, chef de clinique en pédopsychiatrie aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg sur theconversation.com