07/01/21
Vie et santé
Des chercheurs de l'Institut de biologie moleculaire et cellulaire (IBMC) ont étudié les mécanismes moléculaires qui permettent la traduction en protéines du génome viral par le ribosome de la cellule infectée. Ce dernier est un gros complexe ribonucléoprotéique sur lequel les ARN messagers, passant au sein d'un étroit canal, vont pouvoir être traduit en protéines. Lors des étapes précoces de l’infection par le virus, la protéine NSP1 est l’une des premières protéines virales produites. Cette protéine NSP1 va se fixer immédiatement sur le ribosome de la cellule hôte et bloquer le site d’entrée du canal pour interdire l’accès des ARN messagers de la cellule qui ne seront donc plus traduits. Le virus prend ainsi le contrôle de la machinerie traductionnelle de la cellule et éteint littéralement la traduction « normale » de la cellule.
Cependant, le génome du virus, lui, continue à être traduit malgré la présence de NSP1 sur le ribosome. Les expériences réalisées par les chercheurs ont permis de comprendre comment le virus peut contourner ce blocage grâce à la protéine NSP1. En effet, le virus possède en amont de chacun de ses ARN messagers, une petite structure « en épingle à cheveux » appelée SL1 qui lui permet d’ouvrir l’accès au ribosome en agissant sur NSP1. Le virus possède en quelque sorte une clé qui lui autorise la traduction de ses protéines en déverrouillant le ribosome bloqué par la protéine virale NSP1 pendant l’infection.
Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches antivirales visant à bloquer le cycle cellulaire du virus. En effet, le rôle primordial de SL1 dans le processus d'infection fait de cet élément du virus une cible de choix pour le développement de nouvelles molécules inhibitrices capables de bloquer spécifiquement l’action de SL1 et permettant d’éteindre la traduction du virus. SL1 pourrait ainsi devenir un véritable talon d’Achille du virus.