09/02/21
Sciences humaines et sociales
Près de « 10 % des condamnés islamistes pour terrorisme (TIS) et plus d’un tiers des détenus ordinaires suspectés de radicalisation (DCSR), qu’ils soient accusés ou condamnés, seront libérés d’ici la fin de 2019, et plus de 80 % des 143 personnes déjà condamnés le seront d’ici 2022 ». Cette déclaration du gouvernement français à travers le Plan d’action contre le terrorisme 2018 suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations.
La réintégration sociale des personnes condamnées pour faits de terrorisme et des détenus suspectés de radicalisation constitue l’un des principaux défis sociétaux des années à venir et un enjeu majeur pour les acteurs de la justice, de la police, de l’administration pénitentiaire et du travail social.
En France, les études cherchant à déterminer les causes de la radicalisation violente et du terrorisme djihadiste semblent s’abîmer dans l’opposition, parfois convoquée de manière caricaturale, entre « islamisation de la radicalité » et « radicalisation de l’islam » portées par les chercheurs Olivier Roy et Gilles Kepel.
Donnant l’impression d’une « querelle française sur le djihadisme », ces débats tendent à concentrer les regards sur les profils et les mécanismes d’entrée dans la radicalisation.
Pourtant, la protection des citoyens et la préservation de la paix sociale passent aussi par la capacité des sociétés à favoriser leur réintégration sociale et leur désengagement de la radicalisation violente.
À l’instar de la prévention de la radicalisation, en comprendre les enjeux nécessite des approches pluridisciplinaires capables d’intégrer les problématiques sociales, sécuritaires et judiciaires.
Déradicalisation ou désengagement ?
Les pratiques socio-judiciaires en matière de réintégration en milieu ouvert des personnes radicalisées ont la particularité de poursuivre plusieurs objectifs : la réinsertion sociale, la surveillance, le désengagement et parfois la déradicalisation.
L’absence d’un usage stabilisé des notions employées dans les pratiques et les recherches concernant les processus de réintégration et le manque d’articulation entre elles constituent un obstacle important à l’efficacité des programmes et des recherches actuelles.
- Retrouvez l'intégralité de cet article co-écrit par Nicolas Amadio, chercheur au laboratoire Dynamiques europénnes (DynamE) sur theconversation.com