Violences sexuelles familiales : la triste réalité des données

16/02/21

Sciences humaines et sociales 

[The Conversation] En France, les données statistiques montrent des résultats inédits sur l’ampleur et les caractéristiques des violences sexuelles subies durant l’enfance au sein de la famille et de son entourage.

Le livre de Camille Kouchner, relatant les agressions sexuelles répétées que son beau-père aurait commises sur son frère alors que celui-ci était adolescent, constitue un nouveau point d’ancrage dans la lutte contre les violences sexuelles incestueuses en France. Peu après sa parution, le #MeTooInceste impulsé par le collectif #NousToutes a permis à des milliers de femmes et d’hommes de faire part en quelques mots sur les réseaux sociaux de leur expérience et de donner une visibilité médiatique à un phénomène social considéré comme tabou.

Des données nationales, issues de travaux scientifiques, existent pourtant sur l’ampleur des violences sexuelles subies dans la famille et sur leurs caractéristiques, notamment grâce aux enquêtes statistiques en population générale.

L’enquête Violences et rapports de genre (Virage), menée en 2015 auprès de plus de 27 000 femmes et hommes résidant en France métropolitaine au sein de ménages ordinaires (hors habitat collectif institutionnel), fournit justement des résultats inédits sur l’ampleur des violences sexuelles subies durant l’enfance au sein de la famille et de son entourage (voisins bien connus, amis, etc.).

En 2018, avec un protocole de collecte et un questionnaire proches, l’enquête Virage dans les Outre-mer a constitué un échantillon de près de 9 000 individus résidant aux Antilles ou à La Réunion permettant d’étendre ces nouvelles connaissances au-delà du territoire hexagonal.

En premier lieu, ces enquêtes confirment que le silence des victimes apparaît plus fréquent en cas de violences sexuelles que de violences physiques ou psychologiques, et lorsque les victimes en parlent, elles le font généralement (mais non systématiquement) de manière tardive et sans grand soutien familial.

En second lieu, ces enquêtes mettent en évidence le poids du genre dans ces violences, élément absent de la mise en lumière médiatique du sujet : les victimes de violences sexuelles sont beaucoup plus souvent des filles que des garçons, et les auteurs très rarement des femmes.

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