25/02/21
Vie et santé
Le cerveau possède autant de cellules gliales que de neurones. Bien qu’initialement considérées comme de simples soutiens aux neurones, on assiste actuellement à un changement de paradigme : les cellules gliales, et plus particulièrement les astrocytes, collaborent étroitement avec les neurones pour traiter l’information sensorielle et émotionnelle.
Cette étude menée notamment par Alexandre Charlet, chercheur à l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (INCI) et parue dans Nature Neuroscience met en évidence que les astrocytes peuvent détecter la présence de l’ocytocine. Un petit peptide impliqué dans la régulation des émotions comme la douleur, la peur ou le lien social, promouvant le bien-être de manière générale. Jusqu’alors, les scientifiques pensaient que les effets de l’ocytocine étaient uniquement médiés par son action directe sur les neurones. En étudiant son effet au sein de l’amygdale, une structure du système limbique, les chercheurs ont découvert que l’ocytocine stimule une sous-population spécifique d’astrocytes, qui sécrète ensuite un messager augmentant l’activité des neurones, provoquant ainsi une diminution de l’anxiété et une sensation de bien-être chez le rongeur.
En plus d’identifier un nouvel acteur dans la signalisation de l’ocytocine au sein du cerveau, ces résultats étayent la théorie selon laquelle les neurones et les astrocytes seraient des canaux de communication complémentaires : les influx électriques portés par les neurones sont rapides et localisés tandis que les signaux astrocytaires sont longs et diffus, expliquant ce sentiment persistant de bien-être induit par l’ocytocine.
- Retrouvez l'article dans son intégralité sur le site de l'Institut des sciences biologiques du CNRS.
- Pour aller plus loin sur les recherches d'Alexandre Charlet, lire aussi : "Un engramme ocytocinergique pour apprendre et contrôler sa peur."