31/05/21
Vie et santé
Dans cette publication, Michelina Plateroti et son équipe ont dans un premier temps voulu étudier les conséquences biologiques lorsqu’on soumet un modèle murin à une chimiothérapie. Le résultat montre que certaines cellules y sont sensibles et, comme attendu, meurent alors que paradoxalement d’autres vont se réveiller, s’activer et régénérer l’épithélium que l’on a endommagé avec la drogue.
L’étude cellulaire et moléculaire a montré que les réponses à la chimiothérapie pouvaient être modulée dans le cas d’une expression altérée de la protéine Musashi1 (MSI1). L’équipe a analysé d’abord par bio-informatique et après expérimentalement les niveaux d’expression de cette protéine dans les différents types de cancer colorectaux et il s’avère que cette protéine est constamment surexprimée. En effet, cette surexpression est responsable du fait que les cellules deviennent résistantes et que finalement elles ne répondent plus aux traitements.
Grâce aux biopsies de patients, l’équipe a pu vérifier que selon les types de cancer et le niveau d’expression de MSI1 les résultats sont identiques à ceux décrits chez le modèle murin.
Fort de ce constat, l’équipe a cherché à savoir si l’on pouvait bloquer l’activité de cette protéine en combinant le 5-fluorouracil*, médicament utilisé en routine dans les protocoles de chimiothérapie des patients atteints de cancer colorectal, avec le Gossypol, une drogue préalablement décrite comme étant un inhibiteur de l’activité de MSI1. Les résultats, bien encourageants et à affiner ultérieurement, montrent que les organoïdes tumoraux, mis en culture à partir de biopsies de patients, sont sensibles au Gossypol et présentent une viabilité cellulaire réduite lors qu’ils sont traités avec cette drogue.
* solution médicamenteuse utilisée le plus souvent pour le traitement des cancers colorectaux.