11/01/22
Vie et santé
Si la perception du champ magnétique terrestre par tous les êtres vivants est établie, les mécanismes moléculaires qui permettent d’expliquer cette perception restent méconnus. Une des pistes avancées, repose sur la présence de vésicules intracellulaires, les magnétosomes, contenant des nanocristaux de magnétite. Il est à noter que parmi les organismes possédant des magnétosomes, les bactéries magnétotactiques sont les organismes les plus anciens à biominéraliser la magnétite.
En partant des salmonidés, des organismes connus pour s’orienter par rapport au champ géomagnétique, Renee Bellinger et ses collaborateurs ont confirmé la présence de cristaux de magnétite biogénique dans l’épithélium olfactif de la truite arc-en-ciel et du saumon de l’atlantique. Ils ont par la suite caractérisé génétiquement des cellules contenant cette magnétite et ont trouvé une surexpression des gènes impliqués dans le transport du fer et du cytosquelette. Les auteurs ont ainsi mis en évidences onze gènes présents chez les Eucaryotes présentant une forte homologie avec les gènes impliqués dans la biosynthèse de la magnétite chez les bactéries magnétotactiques.
En plus d’apporter des pistes pour expliquer l’évolution d’un tel sens chez les êtres vivants, cette étude ouvre la voie à la caractérisation moléculaire des cellules magnétoréceptrices. En effet, l’identité même de ces cellules reste soumise à débat. Un autre mécanisme reposant sur la lumière a également été proposé notamment dans le cas de l’orientation magnétique chez les oiseaux. La question est donc de savoir si ces deux mécanismes coexistent ou s’ils sont indépendants.
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