A tout juste 39 ans, Anne Lejay vient d’être nommée professeur de chirurgie vasculaire aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) où elle a la responsabilité du versant chirurgical de la transplantation rénale. Elle est la première femme en France à accéder à ce poste dans son domaine.
16/10/2020
« Spontanément, j’ai toujours eu envie de prouver davantage de choses. En chirurgie, les femmes sont rares, mais la chirurgie se féminise de plus en plus », confie Anne Lejay nommée le 1er septembre au service de chirurgie vasculaire et de transplantation rénale qui s’est intéressée à cette discipline un peu par hasard.
« Je voulais faire de l’orthopédie, on m’a conseillé de faire un stage en chirurgie vasculaire pour me former, j’ai adoré cette spécialité. » Après un internat en chirurgie, puis un clinicat dans le service de chirurgie vasculaire et de transplantation rénale des HUS, elle se rend un an à l’Institute of Medical Sciences de Toronto où elle effectue un post-doctorat et développe ses connaissances en matière d’ischémie-reperfusion.
Une activité centrée sur la transplantation rénale
« N’importe quel organe peut souffrir de ne pas avoir d’oxygène (c’est l’ischémie) et parfois même souffrir davantage lorsque le flux sanguin est rétabli (c’est la reperfusion). L’ischémie-reperfusion est une situation couramment rencontrée en chirurgie vasculaire et dans le domaine de la transplantation », explique Anne Lejay.
La chirurgienne obtient ensuite un poste de maître de conférences des universités-praticien hospitalier à Strasbourg où elle enseigne la physiologie. Côté soins, son activité est centrée sur la transplantation rénale, sans oublier, côté recherche, de poursuivre son étude de l’ischémie-reperfusion au sein de l’équipe d’accueil 3072 Mitochondries, stress oxydant et protection musculaire. « A l’heure actuelle, j’étudie par exemple la manière de protéger les greffons de l’ischémie-reperfusion, notamment par les méthodes de conditionnement », détaille la jeune femme.
Les soins, l’enseignement et la recherche
Pour elle, les soins prodigués aux patients, l’enseignement aux étudiants et la recherche se complètent. « Pour progresser dans un de ces trois secteurs, il faut obligatoirement se baser sur les deux autres. L’activité d’un médecin ne doit pas se cantonner aux soins prodigués au patient, il est fondamental d’assurer un compagnonnage des étudiants, et de faire évoluer la connaissance par la recherche. En prêtant serment, le médecin s’engage à être « respectueux et reconnaissant envers ses maîtres, et à rendre à leurs enfants l’instruction qu’il a reçu de leurs pères », précise la chirurgienne.
Ce qu’elle apprécie dans sa discipline ? « La précision des mouvements, le côté manuel de la chirurgie. Avoir la chance de pouvoir donner en quelque sorte une seconde vie à des patients, grâce au don d’organes… »
Marion Riegert