Dans le laboratoire du Dr House

27/11/2018

Chaque année, des doctorants en thèse de biologie animent des travaux pratiques auprès de lycéens dans le cadre du dispositif OpenLAB. Rencontre avec Sarah Djerroud et Aurore Brunet au lycée Marie Curie de Strasbourg où elles ont invité les élèves de 1ère S à se mettre dans la peau du Dr House. Objectif : élucider une sombre affaire de drépanocytose, une maladie génétique.

« Aujourd’hui vous êtes dans le laboratoire du Dr House », annonce d’emblée Sarah Djerroud, doctorante à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) où elle étudie une maladie génétique affectant les muscles. Sous le regard attentif d’une quinzaine d’élèves de 1ère S du lycée Marie Curie, la jeune chercheuse du département de médecine translationnelle est venue animer un TP de deux heures au côté d’Aurore Brunet, en première année de thèse sur la sclérose latérale amyotrophique plus connue sous le nom de maladie de Charcot.

Douleurs intenses et yeux jaunes

Après avoir expliqué l’origine du terme doctorat et les différents cursus y menant, Sarah Djerroud, qui en est à sa deuxième année dans le dispositif, annonce l’énigme du jour. « La petite Lisa Simpson, 7 ans, présente une grande fatigue, des douleurs intenses et a les yeux jaunes », détaille la doctorante avant de dévoiler les résultats de son analyse sanguine. L’occasion de rappeler la composition du sang. Au premier rang, Zineb et Joséphine qui souhaitent toutes deux faire médecine n’en perdent pas une miette.

Résultat : la petite fille a un taux de globules rouges insuffisant et falciformes, signes qu’elle est atteinte de drépanocytose. Une maladie génétique se traduisant par une altération de l’hémoglobine, due à la mutation d’un gène. « Votre objectif va être d’analyser les échantillons de sang de ses frères et sœurs, Bart et Maggie, pour savoir s’ils sont atteints de la même altération. »

Pour ce faire, chaque binôme de lycéens dispose sur sa paillasse d’échantillons de sang des trois protagonistes et de réactifs. Sans oublier deux pipettes et une mini-centrifugeuse. Première étape : isoler une protéine, à savoir l’hémoglobine, responsable du transport de l’oxygène dans le sang, et la purifier par chromatographie d’affinité.

Réfléchir à leur orientation

Après quoi, place à la cuve à électrophorèse qui permet grâce à un courant électrique de séparer des protéines. « Nous pouvons ainsi voir si une anomalie est présente », glisse Valérie Deboudt, professeur de sciences de la vie et de la terre, qui bénéficie du programme depuis 7 ans. « C’est un échange bénéfique pour les élèves, ils peuvent rencontrer des doctorants et ainsi réfléchir à leur orientation. Sans oublier de tester du matériel de laboratoire dont on ne dispose pas en temps normal. »

Les deux doctorantes apprécient également. « Nous leur proposons une question qui se présente tous les jours dans les recherches sur les maladies génétiques et nous leur montrons comment la résoudre à l’aide de manipulations à leur échelle. C’est un bon exercice de vulgarisation et une belle opportunité d’expliquer ce que l’on fait en laboratoire », souligne Sarah Djerroud qui suite à une intervention l’année passée avait accueilli des lycéens à l’IGBMC.

Pour Aurore Brunet, c’est une première. « J’aime l’aspect discussion avec les élèves, ça leur permet de voir ce que l’on peut faire dans le domaine de la biologie. » Verdict : Bart et Maggie sont-ils malades ? « Je crois qu’il vaut mieux garder le suspens », sourit Valérie Deboudt.

Marion Riegert

OpenLAB fête ses 10 ans

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Le dispositif OpenLAB a fêté ses 10 ans au Palais universitaire en présence d’élus et de différents acteurs du monde éducatif.

La genèse ? L'opération OpenLAB est une Initiative d’excellence (IdEx) de l'Université de Strasbourg née en 2008 de la volonté commune de l’Inspection pédagogique régionale et de l’École doctorale de l’Université de Strasbourg d’aller à la rencontre des lycéens de terminale d’abord et de première depuis 2011.

L’objectif ? Améliorer la liaison entre le lycée et l’enseignement supérieur et accroître la motivation des élèves pour les études, notamment les carrières scientifiques.

Comment ça marche ? Les doctorants se déplacent dans les lycées publics et privés de l’académie qui se sont préalablement inscrits. Ils apportent le matériel spécialisé permettant des manipulations habituellement non réalisables en classe. Les prestations sont gratuites pour les établissements.

Côté chiffres ? Sur l’année scolaire 2017-2018, les 110 interventions menées dans 35 lycées de 24 villes d’Alsace ont concerné plus de 1 900 lycéens. Au cours de ces 10 dernières années les travaux pratiques d’OpenLAB se sont réalisés dans près de 100 % des lycées alsaciens.

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