Les lémuriens au régime vivent plus longtemps

20/04/2018

Manger moins permet aux lémuriens de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Les résultats de l’étude menée par des chercheurs du CNRS en partenariat avec le Muséum national d’histoire naturelle et l’Inserm ont été dévoilés au terme de plus de 12 ans d’enquête. Les travaux ont fait l’objet d’une publication début avril dans la revue Communications Biology.

Les chercheurs de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC) (Unistra/CNRS) semblent avoir percé les secrets de la longévité. Depuis 2006, ils mettent au régimes des lémuriens, un modèle idéal en raison de sa durée de vie courte qui partage de nombreuses similitudes physiologiques avec l’Homme. Les microcèbes ont ainsi bénéficié chaque jour depuis l’âge adulte et tout au long de leur vie d’une ration calorique réduite de 30% par rapport à celle donnée à leurs congénères. Soit plus d’une soixantaine de spécimens au total vivant en colonie au Muséum national d’histoire naturelle.

L’effet bénéfique de la restriction calorique chronique sur la longévité avait déjà été établi chez des espèces à vie courte comme le ver, la mouche, la souris, mais restait controversé chez les primates. Douze ans après le début de l’étude sur les lémuriens, les animaux sont décédés et les premières conclusions sans appel.

Une durée de vie augmentée de près de 50%

Maladies cardio-vasculaires, neurodégénératives, diabète, arthrose, cancer… « La restriction calorique diminue la prévalence des maladies liées au vieillissement et est bénéfique sur la durée de vie, augmentée de près de 50% par rapport aux animaux contrôle », souligne Stéphane Blanc, chercheur au sein de l’IPHC. Le tout, avec une préservation des capacités motrices, sans modification des performances cognitives.

Prochaine étape pour les chercheurs : étudier les mécanismes à l’œuvre dans les tissus sur les primates décédés. Un troisième groupe de lémuriens nourrit avec un régime enrichit en resvératrol, un composé présent dans certains aliments comme le raisin, devrait également faire l’objet d’une publication. « Etant donné qu’une restriction calorique de 30% n’est pas réaliste chez l’homme en raison de contraintes socio-culturelles notamment, nous sommes allés étudier des mimétiques de la restriction calorique en testant l’effet du resvératrol, un polyphénol aux multiples actions ».

Autre piste d’étude : voir si les mêmes effets sont atteignables en restreignant l’apport calorique de 10 à 15% mais en induisant un déficit énergétique de 30% en ajoutant de l’exercice physique. Un régime également plus réaliste pour une application à l’être humain. Manger bouger sera peut-être une des clés de la longévité…

Marion Riegert

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