Prix de thèse de l’Université de Strasbourg en 2019, Lorenzo Sala vient à nouveau d’être récompensé pour sa thèse sur la « Modélisation mathématique et simulation de flux sanguins oculaires et leur interactions », soutenue en septembre 2019, par le Virtual Physiological Human Institute for Integrative Biomedical Research (VPHI).
09/10/2020
Né à Milan, Lorenzo Sala débute ses études supérieures à l’école polytechnique de la ville en ingénierie mathématique. Après son master, il entre en contact avec Giovanna Guidoboni, titulaire d’une chaire Gutenberg à l’Institut de recherche mathématique avancée (Irma) de Strasbourg. La chercheuse lui propose un stage de 6 mois au sein du laboratoire où le jeune homme travaille sur la modélisation du flux sanguin oculaire. Là, il fait la connaissance de Christophe Prud’homme au côté duquel il poursuit ses recherches sur le sujet à travers une thèse débutée en octobre 2016.
« J’aime partir de problèmes concrets et les traduire dans un contexte mathématique pour les résoudre. Après, je reviens au problème initial et je regarde si la solution trouvée est applicable. L’important pour moi, c’est que le modèle soit utile dans la réalité », souligne Lorenzo Sala dont les travaux, qui comportent une composante biomécanique, visent à mieux diagnostiquer le glaucome.
Nourrir un modèle physique
Ce dernier se traduit par une dégénérescence du nerf optique, « souvent c’est l’arrière de l’œil qui est atteint. » Problème, lors du dépistage, les ophtalmologues n’ont pas accès à cette partie de l’œil de manière non invasive. « Le seul indicateur à leur disposition est la pression oculaire. Mais certains patients ont une pression oculaire élevée sans développer de glaucome alors que d’autres ont une pression normale alors qu’ils ont un glaucome. »
La solution ? Partir des données accessibles comme la pression oculaire sanguine et voir si, à partir de ces dernières, il est possible d’effectuer une simulation afin de donner le plus d’informations possibles et précises au praticien sur l’arrière de l’œil.
Un outil en ligne
Pour tester son modèle, Lorenzo Sala se rend dans le centre d’ophtalmologie d’Indianapolis où il collabore avec un ophtalmologiste américain. « Le modèle a été validé d’un point de vue mathématique. Nous avons ensuite développé un outil en ligne dans lequel les praticiens peuvent entrer les données à leur disposition. Ce dernier nécessite encore des validations pour être utilisable lors de visites médicales », précise Lorenzo Sala qui réalise actuellement un post-doctorat à Paris, toujours sur la modélisation du flux sanguin mais cette fois dans le foie.
Pour le jeune homme, le prix de thèse de l’Université de Strasbourg est une reconnaissance interdisciplinaire. « Nous sommes souvent entre chercheurs d’un même domaine, on se demande si les autres comprennent, si notre travail est utile ? », raconte Lorenzo Sala qui ne s’attendait pas à obtenir également le prix de thèse du VPHI au côté d’un autre doctorant. A la clé un prix mais aussi la possibilité de présenter sa thèse à la conférence en ligne, Covid oblige, organisée par le VPHI sur la thématique des modèles mathématiques.
Marion Riegert
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Le Virtual Physiological Human Institute for Integrative Biomedical Research (VPH Institute) est une organisation internationale à but non lucratif basée en Belgique, dont la mission est de garantir que le Virtual Physiological Human, une initiative européenne, est pleinement réalisé, universellement adopté et utilisé efficacement à la fois dans la recherche et en clinique. Ce dernier, une fois établi, permettra une investigation collaborative du corps humain en tant que système complexe unique.