La maladie de Lyme, ou borréliose, est une maladie infectieuse due à une bactérie appelée Borrelia burgdorferi, transmise accidentellement à l’homme par une piqûre de tique Ixodes infectée. C’est avant tout une maladie du monde animal (zoonose). Bien connue des travailleurs forestiers et des randonneurs, la maladie de Lyme concerne environ 25 000 à 41 000 personnes par an en France selon les années.
En climat tempéré occidental, la contamination peut se produire en journée à l’extérieur, avec deux pics d’activité : au printemps et en automne. Le 29 septembre 2016, le gouvernement a dévoilé son plan national pour lutter contre cette maladie : outre une campagne de prévention du grand public et de sensibilisation des médecins, ce plan prévoit aussi un renforcement de la recherche : nouvelle cohorte de patients, amélioration du diagnostic, et lancement d’un programme visant à mieux connaître l’ensemble des maladies transmises par les tiques…
L’Université de Strasbourg détient une vraie expertise sur la borréliose au plan national. D’abord parce que l’Alsace est particulièrement touchée : 3 000 personnes sont concernées par la maladie de Lyme, et 10 à 20% des tiques sont porteuses de la bactérie. Surtout, le Centre national de référence (CNR) de la borréliose se trouve à Strasbourg, et plusieurs équipes de chercheurs y contribuent : en physiopathologie, en chimie analytique, en médecine clinique et en microbiologie médicale. Même le découvreur de la bactérie qui lui doit son nom, le Pr. Amédée Borrel, a été professeur à l’Institut d’Hygiène et de bactériologie de Strasbourg au début du XXe siècle. Bref, s’il y a bien un endroit où la recherche sur la maladie de Lyme avance, c’est à l’Unistra…
Deux brevets de vaccin sur le chien ont été déposés par trois chercheurs strasbourgeois qui reviennent ici sur leurs travaux : le pharmacien et entomologiste médical, Nathalie Boulanger, la chimiste Laurence Sabatier et le médecin-biologiste, directeur du CNR, Benoit Jaulhac. En outre, un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) est en cours, qui pourrait permettre d’ici deux ans d’améliorer le diagnostic cutané précoce de la borréliose, à partir de biopsies de peau humaine.