Mucoviscidose : vers une nouvelle stratégie antibactérienne

27/03/2019

En cotutelle de thèse à l’École supérieure de biotechnologie de Strasbourg et à l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, Quentin Perraud étudie les mécanismes d’acquisition du fer d’une bactérie opportuniste infectant notamment les personnes souffrant de mucoviscidose. Il interviendra au séminaire annuel de microbiologie le 28 mars 2019 pour présenter sa recherche.  

Classé organisme pathogène prioritaire par l’Organisation mondiale de la santé, la bactérie Pseudomonas aeruginosa est la première cause de maladies chez les personnes atteintes de mucoviscidose. Elle provoque notamment des pneumonies à ces patients au système immunitaire affaibli. Pour tenter de trouver un traitement alternatif, l’association « Vaincre la mucoviscidose » a fait appel à Quentin Perraud dont elle finance la thèse commencée en décembre 2016.

« Chez la plupart des bactéries, le fer est le nutriment limitant dont elles ont besoin pour infecter leur hôte », souligne le chercheur qui précise qu’elles mettent en place un arsenal de méthodes pour récupérer cet atome. L’une d’elles consiste à capter le fer avec une molécule, appelée un sidérophore. L’ensemble passe à travers la membrane cellulaire de la bactérie. Cela reste un modèle étudié dans des cultures de bactéries in vitro.

Une stratégie « Cheval de Troie »

Le sidérophore pourrait alors jouer le rôle de transporteur d’un antibiotique qui normalement ne peux pas traverser tout seul la membrane cellulaire de la bactérie. La stratégie utilisée est communément appelée « Cheval de Troie ». Encore faut-il que cette méthode fonctionne dans des conditions réelles d’infection. Pour cela, Quentin Perraud contamine des cellules pulmonaires humaines avec la bactérie en présence du sidérophore et de l’antibiotique. Les résultats préliminaires sont prometteurs. La bactérie intègre bel et bien l’antibiotique « caché » dans le sidérophore. Seul bémol, il n’atteint pas encore sa cible, logée au cœur de la bactérie.

Passionné par sa recherche, le doctorant souhaite réaliser une année de thèse supplémentaire pour développer un autre sujet : détecter si des molécules présentes chez l’Homme peuvent être utilisées comme sidérophores par les bactéries. Pour autant, il garde les pieds sur terre. « Quand on fait de la science, on peut être déconnecté du monde réel ». Alors une fois par an, Quentin Perraud se rend au siège de l’association qui finance sa thèse pour rencontrer les patients atteints de la mucoviscidose et leur parler de l’avancée de ses recherches.

Vanessa Narbonne

Rendez-vous le 28 mars au séminaire de microbiologie

Plus d'informations

Sous l’égide de l’école doctorale Vie et santé, la neuvième édition du séminaire de microbiologie de Strasbourg (SMS) se déroule le jeudi 28 mars 2019 au Collège doctoral européen. Il réunit des chercheurs, doctorants et étudiants en master des domaines de la microbiologie, de la virologie et de la parasitologie.

Présentations orales, séances posters, pauses-café et déjeuner sont au programme de cette journée destinée à susciter des interactions entre participants et ainsi favoriser le développement de nouveaux projets de recherche, sans oublier de faire connaitre les thématiques de recherche au sein de l'Université de Strasbourg dans le domaine de la microbiologie au sens large du terme.

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