Portraits de doctorants : deux thèses en sciences quantiques

04/12/2020

Aleena Joseph et Alex Fétida font partie de la promotion 2020 des étudiants du programme Sciences et technologies quantiques au Campus européen. Ils ont choisi Strasbourg pour mener à bien leur recherche sur les technologies de demain.

Le projet Science et technologies quantiques au Campus européen ( Quantum science and technologies at the European campus – Qustec) offre aux jeunes chercheurs l’opportunité de choisir un établissement d’accueil pour effectuer leur travail de thèse. L’ambition du programme Qustec est de permettre à ses doctorants d’adopter une approche pluridisciplinaire regroupant en même temps les principaux champs de la science quantique.

C’est cet éventail de possibilités qui a séduit Aleena Joseph, doctorante à l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS). « J’étais déjà décidée à étudier les sciences quantiques et plus particulièrement le magnétisme mais ce qui m’a fait choisir ce programme c’est son approche interdisciplinaire. La combinaison de deux champs d’étude est très importante pour l’approche que j’ai choisie dans ma thèse. »

Une approche pluridisciplinaire essentielle

La jeune femme travaille sur les propriétés des matériaux magnétiques sous forte interaction entre la lumière et la matière, que les scientifiques appellent « couplage ». « Lorsqu'un système de matière est en fort couplage avec la lumière, un état hybride se forme. Les quasi-particules de cet état hybride sont appelées polaritons. Ils présentent un grand intérêt car ils montrent des propriétés mixtes de photons et de matière, ce qui ouvre la possibilité d'améliorer les propriétés magnétiques des matériaux », résume Aleena Joseph.

Même constat pour Alex Fétida, également doctorant à l’IPCMS : « Le programme Qustec permet une approche complète de la physique quantique, grâce à la pluridisciplinarité. » Après avoir suivi un master de physique appliquée à Lausanne, le jeune chercheur souhaite poursuivre ses travaux sur le magnétisme des surfaces observé par microscopie à effet tunnel. « Mon travail de master s’est concentré sur l’aspect imagerie du microscope à effet tunnel, je voulais continuer dans une perspective plus expérimentale », raconte le doctorant. Avec sa thèse il va pouvoir approfondir cette étude avec une tournure plus quantique. « Le microscope exploite une pointe-sonde métallique. L’approche novatrice de la thèse consistera à fonctionnaliser cette pointe avec une molécule et transformer ainsi le microscope en un magnétomètre quantique. Ceci ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine du nanomagnétisme. »

A partir de mi-décembre, la dernière doctorante recrutée dans le cadre de ce programme rejoindra l’Institut de sciences et d’ingénierie supramoléculaire pour commencer sa thèse. Son arrivée clôture le processus de recrutement prévu pour Qustec, qui réunira ainsi 10 doctorants dans le domaine des sciences quantiques.

Léa Fizzala

En pratique

Plus d'informations

Mis en place au sein d’Eucor-le Campus européen, le programme Qustec a bénéficié d'un financement de 9,1 millions d'euros de la part de l'Union européenne et des établissements partenaires. Il permettra de former 39 doctorants dans le domaine émergent des sciences et technologies quantiques.

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