Trois équipes de recherche de Lyon, Paris et Strasbourg ont décidé de mutualiser leurs compétences à travers la création du laboratoire commun de recherche « Carmen » dans le domaine de la caractérisation des matériaux pour les énergies nouvelles. Lancé officiellement le 19 juillet à Lyon, le projet durera 5 ans.
24/09/2019
La genèse
« Depuis une dizaine d’années, notre laboratoire travaille avec l’IFP Energies nouvelles (IFPEN) autour de la microscopie électronique et l’étude des matériaux pour la catalyse », raconte Pierre Rabu, directeur de l’Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS). L’année dernière, les deux partenaires décident de formaliser cette collaboration dans le cadre d’un laboratoire commun de recherche créé pour 5 ans et appelé « Carmen » pour caractérisation des matériaux pour les énergies nouvelles.
Qui
Le laboratoire regroupe trois équipes académiques d’excellence du Centre de résonance magnétique nucléaire à très hauts champs de Lyon (CRMN, CNRS/Ecole normale supérieure de Lyon /Université Claude Bernard Lyon 1), de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS, CNRS/Université de Strasbourg) et du laboratoire de Physicochimie des électrolytes et nanosystèmes interfaciaux (PHENIX, CNRS/Sorbonne Université), sans oublier celles du centre de recherche et innovation IFP Energies nouvelles. Soit environ six personnes dans chaque laboratoire. Cinq doctorants et cinq post-doctorants sont financés dans le cadre du projet.
Pourquoi
Ce laboratoire sans murs permet un regroupement de compétences complémentaires et la mutualisation d’équipements. « A l’IPCMS par exemple, nous sommes spécialisés dans l’étude des propriétés des matériaux en utilisant les techniques de microscopie électronique », souligne Ovidiu Ersen, professeur à la Faculté de physique et ingénierie de l’Université de Strasbourg et responsable de la plateforme de microscopie électronique de l’IPCMS. L’objectif est de renforcer les connaissances sur les propriétés des matériaux poreux complexes, plus particulièrement sur le lien entre leur structure et propriétés de transport moléculaire et/ou colloïdal, et de développer de nouvelles méthodologies d’analyse fine. Ces méthodologies permettront de comprendre et d'améliorer les propriétés d’intérêt des matériaux poreux complexes et ainsi accompagner le développement d’innovations pour la transition énergétique, avec des applications notamment dans la production et le stockage des énergies renouvelables.
Les axes de recherche
En résumé, la recherche du laboratoire porte sur l’étude du fonctionnement des matériaux poreux et la caractérisation de leur structure. « Comprendre par exemple comment des espèces comme l’eau entrent dans les systèmes poreux, voir directement ce qui se passe, quelles interactions ont lieu… », explique Pierre Rabu. Pour ce faire, trois axes de recherche ont été identifiés : le premier concerne les argiles avec des applications dans la dépollution des sols. Le second porte sur les alumines, qui sont des supports de catalyseurs abondamment utilisés dans l’industrie, et le troisième sur les zéolithes qui présentent une multitude d’applications dans les domaines de la production et du stockage de l’énergie.
Marion Riegert
Le laboratoire en chiffres
Good to know
- 30 M€ Environ d’équipements hightech mutualisés.
- 40 équivalents temps plein dont cinq thèses.
- 7 représentants au comité de pilotage qui se réunissent une fois par an.