Les économistes du Bureau d’économie théorique et appliquée (BETA) de l’Université de Strasbourg ont récemment présenté leurs travaux sur l’avenir de la zone euro au député alsacien Sylvain Waserman (LREM). Le parlementaire s’est inspiré de certaines de leurs préconisations dans un rapport.
13/03/2019
Depuis la crise de 2008, les Etats membres de l’Union européenne, en particulier ceux qui ont adopté l’Euro pour monnaie, sont à la recherche de solutions pour relancer l’économie.
Hors de la zone euro, les gouvernements peuvent décider de déprécier leur monnaie pour baisser le prix des marchandises produites dans leur pays et miser sur les exportations. Dans la zone euro, l’équation est plus complexe, car les gouvernements ne sont pas libres de leur politique monétaire, désormais décidée et mise en œuvre par la Banque centrale européenne (BCE), dont la mission consiste justement à limiter l’inflation.
Alors, quels leviers actionner pour retrouver une croissance plus forte et voir baisser le chômage ? Pour les chercheurs de l’Equipe de recherche en macro-économie européenne de Strasbourg (ERMEES), les solutions doivent être mises en place au niveau européen.
C’est la conclusion du dossier sur « L’avenir de la zone Euro », préparé par l’ERMEES. Des travaux commandés par le député (LREM) Sylvain Waserman, qui a voulu recueillir les propositions d’experts avant de remettre un rapport à l’Assemblée nationale sur le sujet.
Les préconisations des chercheurs strasbourgeois sont nombreuses : mettre en place un salaire minimum européen, favoriser les migrations de travailleurs, ou encore créer un mécanisme européen d’assurance-chômage, qui viendrait compléter les systèmes existant déjà dans chaque pays.
Francesco de Palma, maître de conférences au BETA, est l’auteur des recherches consacrées à l’assurance-chômage.
Ses travaux indiquent que le coût d’une telle mesure serait peu élevé pour le budget européen, au regard des bénéfices que l’économie de la zone euro peut en tirer : diminuer les effets d’une crise, éviter sa contagion d’un pays vers les autres.
L’étude démontre que des mesures sociales visant à protéger les citoyens ont des effets positifs sur l’économie. Pour Francesco de Palma, ce premier pas vers l’Europe sociale peut être franchi, à condition que la France et l’Allemagne avancent vers cette direction.
E.D.