Défigurés de guerre, cartilage articulaire… afin de mieux traiter certaines blessures, le laboratoire de Nanomédecine régénérative ostéoarticulaire et dentaire s’est enrichi d’un volet de pharmacologie thérapeutique et de réparation vasculaire. Rencontre avec Nadia Jessel, directrice du laboratoire de Nanomédecine régénérative ainsi créé (Regmed), Inserm-Unistra, UMR 1260.
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« La médecine régénérative est en vogue, elle permet de réparer ou de régénérer des tissus et des organes. L’idée était d’avoir des compétences dans différentes disciplines et des applications cliniques. Avant, nous étions dans le dentaire, l’osseux et l’articulaire. Avec cette fusion, le laboratoire s’est enrichi d’un savoir-faire dans le domaine vasculaire nécessaire à la création d’implants », explique Nadia Jessel, directrice du laboratoire créé en partenariat avec l’Inserm.
Il regroupe : une équipe vasculaire du CNRS de la faculté de pharmacie, le laboratoire Inserm de Nanomédecine régénérative ostéoarticulaire et dentaire, sans oublier une équipe d’accueil traitant du stress vasculaire et tissulaire. Soit au total 78 personnes dont 29 chercheurs et enseignants-chercheurs, 2 professeurs émérites et 6 post-doctorants et chercheurs non permanents. « Nous avons créé une nouvelle stratégie de fonctionnement et mixé les compétences », souligne Nadia Jessel.
Esprit d’équipe et compétences cliniques
« Nous faisons partie de ceux qui ont une visibilité nationale et internationale dans le domaine de la médecine régénérative », poursuit la chercheuse pour qui les points forts de son laboratoire sont l’esprit d’équipe et des compétences cliniques permettant d’orienter la recherche vers le patient. « Aucun de nos projets n’est construit sans vision clinique. »
Le laboratoire travaille notamment à la création d’implants thérapeutiques en utilisant la technique de l’électrospinning. « Nous aimerions créer un local pharmaceutique pour les produire à Strasbourg », explique Nadia Jessel qui a d’ores et déjà fait une demande de financement et travaille à la création d’une start-up. Le local permettrait également de produire les cellules souches de grade clinique.
Côté projets, Regmed souhaite lancer une phase clinique de ses implants (pansements thérapeutiques) pour la régénération du cartilage du genou dans le cas d’une arthrose débutante et avancée (cf vidéo ci-dessous). Autre préoccupation : les grandes lésions osseuses maxillo-faciales. « Nous travaillons sur la troisième génération de substituts qui se vascularisent pour empêcher la nécrose centrale en lien avec l’hôpital militaire de Clamart et les blessés de guerre », glisse Nadia Jessel. Sans oublier de développer un hydrogel avec la capacité de contrôler l’inflammation autour de la dent.
Marion Riegert
Un pansement interne pour réparer les fractures
Trois programmes de recherche
Good to know
Côté organisation, le laboratoire fonctionne par « topics », 7 au total intégrés dans trois programmes de recherche.
- Le premier concerne la nanomédecine régénérative ostéo-articulaire et dentaire comprenant un volet thérapies innovantes pour la régénération de l’os et du cartilage et une partie thérapie anti-inflammatoire, maladie parodontale et ingénierie de la dent.
- Un deuxième programme de recherche s’intéresse à la pharmacologie thérapeutique et la réparation vasculaire. Il comprend les approches pharmacologiques et la régénération vasculaire ainsi que les approches vasculaires pour la réparation tissulaire dans le disfonctionnement d’organes.
- Enfin, un troisième programme s’intéresse au développement d’un micro-environnement tridimensionnel pour la vascularisation d’organes. Il comprend les stratégies de vascularisation 3D pour restaurer un micro-environnement sain ou tumoral. Sans oublier la vascularisation et le dysfonctionnement d’organe dans le choc septique et l’importance des maladies rares et de la santé publique.