Quels droits dans l’univers de Hayao Miyazaki ?

10/06/2021

Bonheur au travail, protection de l’environnement, ou encore droit des contrats :  le 28 mai, le Centre d’études internationales de la propriété individuelle (Ceipi) a organisé une conférence intitulée « Hayao Miyazaki et le droit - Du rêve à la réalité » réunissant des spécialistes du droit autour de l’œuvre du célèbre réalisateur d’animés japonais.

Le projet naît au détour d’un sondage sur Twitter, permettant de déterminer le meilleur film de Miyazaki. « C’est durant une discussion autour de ce post que l’idée d’organiser une conférence “Droit et Miyazaki” est évoquée », explique Yann Basire, directeur général du Ceipi et co-organisateur de l’événement. Au total, dix intervenants se succèdent pour analyser et interroger l’univers de Miyazaki sous l’angle du droit, offrant la possibilité d’aborder un large panel de sujets allant du droit des enfants au droit de l’environnement.

« Par exemple, Chihiro qui renonce à son nom dans Le Voyage de Chihiro permet de parler du droit des contrats. Le droit pénal international peut quant à lui être traité en s’attardant sur les conflits présents dans Nausicaa et la vallée du vent », souligne Yann Basire.

La question des animaux

Une autre piste de réflexion, abordée par Hania Kassoul, maîtresse de conférence en droit privé à l’Université de Poitier, est celle de la place des animaux. Qu’est-ce que l’animal ? Dans l’univers de Miyazaki, il existe des êtres n’appartenant ni à la catégorie des hommes ni à celle des animaux, comme par exemple San aka, princesse Mononoké.

La figure du cochon, présente à la fois dans Porco Rosso en tant que personnage, et dans le Voyage de Chihiro comme bien de consommation, incarne également ce paradoxe qui permet d’interroger la nature de l’animal.

« Un moyen ludique d’envisager des thématiques parfois austères »

« Ce n’est pas la première fois que nous faisons une conférence sur le thème de la pop culture. Strasbourg est une place forte du mouvement droit et pop culture avec l’organisation de colloques sur le Seigneur des anneaux, les super héros ou bien encore Kaamelott », précise Yann Basire. « Utiliser le prisme de la pop culture constitue un moyen assez ludique d’envisager des thématiques parfois austères, mais aussi de pouvoir faire passer des messages par ce même biais », poursuit le chercheur.

Le tout, autour de trois aspects importants : l’illustration du droit, la réflexion sur l’avenir que permet de soulever la fiction, et les nouvelles questions que la pop culture permet de poser.  

Zoé Fournier

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